Communiqué de la Confédération syndicale internationale (CSI) – Dans un nouveau rapport publié ce mois-ci, le mouvement syndical international montre comment les prescriptions en matière de politique d’emploi émanant du FMI et d’autres institutions comme la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont poussé des pays vers la récession et entraîné une dégradation des conditions des familles travailleuses, outre l’appauvrissement continu de la population.
Le rapport Frontlines 2012 de la CSI brosse un tableau des conditions économiques à niveau mondial et offre un aperçu de la situation dans six pays, à savoir la Bulgarie, la République dominicaine, la Grèce, l’Indonésie, le Népal, la Zambie et le Népal, où la croissance, l’emploi et les droits des travailleurs connaissent un déclin marqué.
D’après la secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, les attaques croissantes dont font l’objet les travailleuses et travailleurs ont pour point de départ une crise du leadership politique, où les intérêts des banques et des institutions financiers prennent le dessus sur ceux du peuple.
« Des trillions de dollars provenant des contribuables ont été transférés aux banques sous forme de subventions directes ou de garanties, tandis que les salaires des travailleuses et travailleurs ont fait l’objet de réductions drastiques.
« Des institutions financières internationales comme le FMI ont centré toute leur attention sur la consolidation fiscale, sans se préoccuper de ses répercussions sur les travailleuses et travailleurs qui ont perdu leur emploi et vu leurs salaires sévèrement réduits.
« De la Grèce à l’Indonésie, les gens descendent dans la rue pour exprimer leur colère. Si nous manquons de déjouer ces attaques contre les droits des travailleurs, nous devrons être prêts à faire face à une instabilité politique et sociale croissantes », a dit Sharan Burrow.
« Cinq ans après l’apparition des premiers signes d’une crise économique mondiale, le contrat démocratique avec les électeurs est rompu dans de nombreux pays.
« 58% des personnes interrogées dans le cadre d’un sondage d’opinion international de la CSI estiment que leur pays avance dans la mauvaise direction, alors que 67% pensent que les électeurs n’ont pas assez d’influence sur les décisions économiques », a déclaré Mme. Burrow.
Le rapport brise en outre les mythes colportés par les apôtres de l’austérité.
Entre 2001 et 2007 en Grèce, les dépenses publiques totales, exprimées en pourcentage du PIB, se sont toujours maintenues en-dessous de la moyenne de l’UE des 15.
La Bulgarie, qui a mis en œuvre l’intégralité des mesures de flexibilisation des conditions de travail prescrites par le FMI, affiche des taux de pauvreté qui se situent parmi les plus élevés d’Europe ; 25% des foyers ne sont pas équipés de chasses d’eau.
En République dominicaine, le salaire minimum a été revu à la baisse et les inégalités se creusent, et ce malgré une économie en croissance. L’aggravation de la pauvreté crée un net contraste entre ce pays et d’autres pays d’Amérique latine où les droits des travailleurs ont été maintenus et qui sont désormais considérés comme des exemples de réussite.
La CSI appelle le FMI et les autres institutions financières internationales à cesser leurs attaques contre les droits des travailleurs et à reconnaître que leurs conseils visant à la déréglementation des marchés du travail sont cause de préjudices économiques, sociaux et politiques profonds.
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