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Le samedi 23 avril 2022

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Breton sur les traces de Danny « Chavez » Williams

L’auteur invité est Jean-Claude Pomerleau, collaborateur à Vigile.net.

Décidément, la servilité de certains des nôtres ne connaît pas de limites
Au milieu des années 2000, Danny Williams, le premier ministre de Terre-Neuve, entreprend un bras de fer avec les pétrolières pour que sa province ait une participation accrue dans un projet pétrolier. Les « majors » le boudent un temps puis acceptent ses conditions.

Suite à cette confrontation, on lui affuble le sobriquet de Danny « Chavez » Williams, lui, un conservateur, qui pèse plus de 200 millions $ ! En fait on ne lui pardonne pas son patriotisme économique.

« 2007 : The oil industry gives him the nickname « Danny Chavez, » a reference to Venezuelan President Hugo Chavez. The Pemier is also making other moves in different industries, moving to seize the Newfoundland hydro assets and timber-cutting rights of paper giant AbitibiBowater Inc. »

Nous sommes en 2012. On veut faire passer un oléoduc transportant du pétrole bitumineux de l’Alberta sur le territoire québécois. Un ministre se lève pour affirmer la compétence du Québec. Il n’en faut pas plus à la CAQ pour refaire le coup du « Chavez » : Daniel « Chavez » Breton.

L’opposition et la médiacrassie provinciales ont ciblé le ministre Daniel Breton parce qu’il est en train de restaurer l’intégrité du BAPE. Cela ne va pas sans déranger de puissants intérêts.

Soudainement, la seule idée de faire respecter la compétence du Québec sur le passage de l’oléoduc sur son territoire devient une position « extrémiste » pour cette opposition servile, accoquinée à des intérêts qui ne sont pas les nôtres.

Et la médiacrassie (Gesca-La Presse) de nous marteler qu’il s’agit d’une « compétence exclusive du fédéral » (faut-il s’en étonner, quand on sait que Paul Desmarais est un actionnaire de référence dans Total, dont l’avenir repose sur le pétrole non conventionnel de l’Alberta, aux dires mêmes de son PDG, Christophe de Margerie).

Or le passage du pipeline sur le territoire d’une province n’est justement pas une compétence exclusive du gouvernement fédéral, comme l’a clairement démontré le cas récent de l’opposition de la Colombie-Britannique au passage d’un pipeline d’Enbridge sur son territoire…

Si le ministre Breton a des ennemis ici, il a des alliés objectifs ailleurs sur le thème du respect des compétences provinciales, notamment lorsqu’il s’agit de ressources naturelles. Étrangement, en Colombie Britannique et en Alberta !

La première ministre de Colombie-Britannique (Mrs. Clark ) sur ce thème est autrement plus raide que celle du ministre Breton :

[...] But to suggest that the B.C. coast isn’t ultimately the domain of British Columbians is pure foolishness, even if you can point to some arcane laws that give Ottawa constitutional authority over it. The federal government has little-used powers it could exercise to exert influence and control over the oil sands, too, if it wanted. But it would never do so in the interests of national unity and political survival. [...]
Given what’s at stake for her province (Alberta), Ms. Redford should be Gateway’s biggest advocate. If that means trying to help find answers to unlock B.C.’s support, then she should be all over it. Doing little beyond saying the project should go ahead isn’t leadership – it’s arrogance and an abrogation of her responsibilities.
….

Et, surprise, l’Alberta ne veut surtout pas que le fédéral force le passage de l’oléoduc contre la volonté de la Colombie Britannique (ce qui vaut pour la C.-B. vaut aussi pour le Québec) :

Ted Morton* (Alberta) : « If the Harper government uses the Declaratory Power to push through Northern Gateway, it opens the door for some future government that is NOT favourably disposed toward Alberta or the oilsands to do the same. »

L’argumentaire :
Several commentators have argued that British Columbia lacks the constitutional authority to unilaterally veto projects like Enbridge’s Northern Gateway and Kinder-Morgan’s proposed expansion of the existing TransMountain line.
They point to the Federal government’s authority under the section 92(10)(a) of the Constitution to regulate inter-provincial works such as railways and canals — which by extension in today’s economy would include pipelines.
[...] No doubt this would all end up in the courts. While federal paramountcy might ultimately prevail, it could take a decade. Meanwhile, Canada’s competitors for long-term Asian contracts would have the field to themselves.
This depressing scenario has led to some to recommend that Ottawa use its « declaratory power » to take control of all aspects of the West Coast pipelines and strip the provinces — in this case B.C and Alberta — of any jurisdictional authority. They point out that the Declaratory Power has been used more than 470 times since Confederation, and mostly with respect to inter-provincial works that are analogous to the proposed pipelines.
The Declaratory Power is the nuclear bomb in the Federal arsenal. It allows Ottawa to declare that a public work or undertaking — such as a pipeline — is « for the general advantage of Canada » and thereby obliterates any provincial claim to continue to regulate or tax whatever the activity is. The ability of one level of government unilaterally to usurp powers given to the other level is in blatant conflict with the principles of federalism. For this very reason, the Declaratory Power has been used only twice in the past 50 years, and would have been repealed
[...] Tempting as this solution may seem to some, it would be a mistake for Alberta to endorse such a move by the Feds. Stephen Harper will not be Prime Minister for ever, and the Conservative Party will not form majority governments for ever. Now is not the time to set a precedent for the future use of this power.
If the Harper government uses the Declaratory Power to push through Northern Gateway, it opens the door for some future government that is NOT favourably disposed toward Alberta or the oilsands to do the same. Thomas Mulcair and the NDP come to mind. They might be the next federal government, but certainly neither the first nor the last, to use Alberta’s oil and gas to advance their own political ambitions. Buying Eastern votes with Western resources is a tried-and-true strategy in Canadian federal politics.
Principles are not always convenient. And now is not the time for Albertans to abandon our historical defence of provincial rights
. …

Ce qui est en cause c’est de déterminer qui a vraiment le contrôle sur notre territoire, Ottawa ou Québec (principe de l’effectivité en droit et en sciences politiques).

Les circonstances de cette saga sur les oléoducs démontrent qu’Ottawa n’est plus maître du jeu (le syndrome de la National Energy Policy (NEP) en Alberta, imposée par le gouvernement Trudeau contre la volonté de l’Alberta, soutenue par la très grande majorité de sa population au début des années 1980), et que le Québec a des alliés inattendus pour défendre ses compétences sur son territoire.

Étonnamment, ce que révèle la posture « patriotique » du ministre Daniel Breton, c’est que ceux qui s’opposent à la défense des compétences du Québec (de ses intérêts) sont à l’intérieur, et que les alliés de la défense de ces compétences sont à l’extérieur. Le monde à l’envers ! Décidément, la servilité de certains des nôtres ne connaît pas de limites.

i Viva Daniel « Chavez » Breton !

Pour lire le texte original, avec les nombreux hyperliens, on va sur le site Vigile.

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