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Le samedi 23 avril 2022

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Spécial compétitivité : la France après le rapport Gallois

On sait que la classe politique québécoise s’inspire assez régulièrement des politiques françaises, plus particulièrement lorsque c’est le PQ qui est au pouvoir (le PLQ étant plus inspiré par le libéralisme anglo-saxon, l’exception de Charest s’expliquant par la présence de Sarkosy!). C’est la raison pour laquelle on peut légitimement s’inquiéter du débat qui fait actuellement rage en France sur le thème de la compétitivité, dans la foulée du rapport Gallois. Comme vous avez pu le constater depuis hier, tous les auteurs invités de cette semaine portent un regard critique sur ce rapport et sur ses enjeux pour la France.

Jacques Freyssinet, un économiste hétérodoxe, pose le problème en ces termes : « Il est indiscutable que la France est confrontée à un problème de compétitivité que met en évidence la croissance du déficit de ses échanges extérieurs devenu massif. […] Il est également indiscutable que la France est et sera avec une acuité croissante confrontée à un problème de financement de la protection sociale. La difficulté résulte principalement de l’augmentation prévisible des besoins et des coûts en matière d’assurance maladie, de retraite et de dépendance. […] Mais il existait un risque majeur que les deux problèmes soient rendus interdépendants si l’on faisait de l’exonération des cotisations sociales l’instrument central d’une stratégie dite du « choc de compétitivité ». »

En effet, pour supposément augmenter la compétitivité des entreprises, le rapport Gallois préconise une diminution des charges sociales des entreprises à hauteur de 30 milliards d’euros qu’on propose de compenser, rigueur oblige, par une hausse de la fiscalité des particuliers ou la réduction de la dépense publique. Mais le gouvernement socialiste a créé la surprise en mettant en place une réduction de l’impôt des sociétés (à hauteur de 20 milliards d’euros) comme outil d’aide aux entreprises plutôt que de les exonérer des cotisations sociales. Ce choix, nous dit Jacques Freyssinet, peu importe les attributs qu’on lui suppose, a par contre une conséquence positive majeure : celle de déconnecter l’action sur la compétitivité et les choix sur le mode de financement de la protection sociale. Selon lui, il est essentiel de sortir de cette « association frauduleuse entre compétitivité et cotisations sociales » puisque les études démontrent qu’il n’y a pas de corrélation entre ces deux facteurs.

Mais au-delà des propositions du rapport Gallois, ce qui est en jeu c’est le renouvellement du modèle français de développement dans le contexte d’une transformation en profondeur de l’économie-monde et des enjeux écologiques actuels. Les auteurs invités de cette semaine apportent donc leur vision du modèle français, bien insérée à gauche et porteur d’un développement plus soutenable. Pour la vision de droite, il faudra aller voir dans le Figaro ou le journal les Échos…

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